mercredi 27 février 2013

15 hymnes "slacker" des années 90







Comme le titre de ce post l'indique voici une petite liste destinée à faire l'éloge de la paresse, du je-m'en-foutisme et des branleurs de tout poil qui dans le cadre de la culture pop et rock ont connu un essor sans précédent dans les années 90, plus précisément en marge du mouvement grunge. Je répète souvent le mot "slacker" ici donc pourquoi pas définir le terme au travers de quelques titres?








15. STOVE (The Lemonheads, 1990)
"I know I shouldn't think about it anymore/what's the point you say". "Stove" n'atteint pas des sommets de paresse dans l'absolu, mais Evan Dando reste l'un des plus adorables slackers des années 90 comme le prouve cette chanson sentimentale dédiée à son four. Oui, à son four.







14. GIMME INDIE ROCK (Sebadoh, 1992)
Là encore, on ne peut pas parler de je-m'en-foutisme extrême mais musicalement "Gimme Indie Rock" est à 100% dans l'esprit slacker. Lou Barlow est un slacker vindicatif qui exprime son mépris pour les poseurs du show-business, fait l'apologie de la fumette et s'en prend à son ex-collègue J Mascis. Comme quoi tout n'est pas toujours rose entre glandeurs.







13. I WILL SURVIVE (Cake, 1996)
Cake n'est pas un groupe slacker à proprement parler et de surcroît la discographie des américains est plus que passable. Néanmoins, cette reprise pouilleuse du grand classique disco "I Will Survive" est remarquable en tout point et donne une belle perspective sur l'évolution post-slacker du rock indé des 90's.







12. KINDA STONED (Swell, 1993)
"Time and pills, let's waste a year..." Difficile de penser à un groupe plus fondamentalement slacker que Swell. Mis à part la conclusion de ce titre sur les mots "everybody's kinda stoned" répétés de façon léthargique par David Freel on apprécie particulièrement les blancs inattendus au milieu de la chanson, comme si le groupe oubliait sa partition... "what?"








11. LIE DOWN FOREVER (Godstar, 1993)
Le titre de cette chanson laisse déjà entendre que les australiens de Godstar ne sont pas des foudres de guerre, mais une simple écoute suffit à donner une flemme monumentale. Un morceau qui passe mieux à proximité d'un sofa ou d'une surface plane, moelleuse si possible.







10. TRAINS ACROSS THE SEA (Silver Jews, 1994)
"Half-hours on Earth, what are they worth? I don't know". David Berman rêvasse à voix haute. On apprend qu'il a bu 50 000 bières en 27 ans, juste comme ça. On ne va pas le déranger, il a l'air peinard dans sa piaule.







9. AM 180 (Grandaddy, 1998)
Le détachement dans la voix de Jason Lytle et la lourdeur cradingue de la guitare contribuent à donner à ce titre une esthétique slacker-pop du meilleur effet. Le mot "whatever" est utilisé comme une sorte de vague promesse ("whatever together"), l'idéal étant de ne "rien faire" et Lytle nous informe même au passage qu'il n'a pas mis les pieds en ville depuis "des années".







8. GOOD ENOUGH (Mudhoney, 1991)
Au début des années 90 si l'on donnait 10 000 dollars à Mudhoney pour enregistrer une chanson le groupe se débrouillait pour n'en dépenser que 500 et gardait le reste comme argent de poche. C'était sans doute "good enough" pour eux.







7. THE CONCEPT (Teenage Fanclub, 1991)
À leurs débuts les écossais de Teenage Fanclub étaient d'authentiques slackers, plus sensibles et romantiques que certains de leurs confrères américains mais tout aussi nonchalants et oisifs. "The Concept" illustre très bien le "slacker lifestyle".







6. NOT YOU AGAIN (Dinosaur Jr, 1991)
"I've got no advice 'bout anything, just fuck it up yourself". J Mascis est un slacker en puissance et l'auteur de nombreux morceaux qui pourraient être inclus dans cette liste. Puisqu'il fallait choisir, les paroles de cette chanson m'ont semblé particulièrement représentatives de la torpeur du bonhomme.







5. BACKWATER (Meat Puppets, 1994)
"Just stand there looking backwards half-unconscious from the pain". Les Meat Puppets ont énormément contribué à définir l'attitude slacker dans les années 80. Le tube "Backwater" n'est peut-être pas leur titre le plus branleur mais il reste quand même de très haut niveau en terme d'indifférence désabusée.







4. RANGE LIFE (Pavement, 1994)
"Dreamin' dream dream dream..." Laisser Pavement en-dehors des débats aurait été un affront tant le groupe symbolise la philosophie slacker sur ses premiers albums. Non pas à cause d'un  manque d'ambition mais plutôt par l'attitude désinvolte et parfois désordonnée qui se dégage de leur musique. "Range Life" est un magnifique plaidoyer en faveur d'une existence plus décontractée.







03. LITHIUM (Nirvana, 1991)
Kurt Cobain était un slacker névrosé mais un véritable emblème pour toute une génération de lève-tards débraillés. "Lithium" mérite cette troisième place rien que pour l'immortelle ligne "sunday morning is everyday for all I care", le slogan slacker par excellence.







2. SLACK MOTHERFUCKER (Superchunk, 1991)
Hymne anti-slacker ou ironie? Difficile de le dire à la lecture des paroles de "Slack Motherfucker". D'une façon ou d'une autre, ce titre est un grand moment de consécration pour tout glandeur qui se respecte.

"You haven't moved from that spot all night since you asked for a light
You little smoke stack
You've wasted my time
I'd like to see you try and give it back
I'm working
But I'm not working for you!
Slack Motherfucker!
Relax, sit down
I'll kick that stool right out from under you
Well, then, I see you sitting outside
Well, I can do the same thing too
I'm working
But I'm not working for you!
No!
Slack Motherfucker!
I'm working
But I'm not working for you!
Slack Motherfucker
You Motherfucker!!"







1. LOSER (Beck, 1994)
L'hymne slacker définitif des années 90 est paradoxalement l'oeuvre d'un carriériste calculateur affamé de succès et de reconnaissance artistique. En tout cas c'est l'artiste le moins slacker du lot. On ne l'aurait jamais deviné en 1994, et c'est tout ce qui compte.




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