samedi 10 novembre 2012

Tube oublié #2: "Repeat The Ending"







Dans la grande tradition de la série "Tubes oubliés" voici un tube qui n'en fut pas vraiment un mais qui fait partie d'une longue liste de classiques personnels. En ce qui concerne le premier single de Chavez on peut néanmoins parler de titre "culte" puisqu'il captiva pas mal de monde à l'époque de sa sortie, en 1994, et qu'il continue presque vingt ans plus tard d'électriser de nouveaux publics chaque fois que le groupe se produit sur scène.

Les premières mesures de "Repeat The Ending" ne laissent planer aucun doute sur ce qui attend l'auditeur tout au long des 5 minutes qui vont suivre: le riff strident et oblique de Matt Sweeney annonce de but en blanc une prise de tête monumentale bien dans l'esprit des groupes post-grunge des années 90. Sans surprise, le premier couplet se développe autour de ce premier motif musical minimaliste, lancinant et claustrophobe, rappelant sans équivoque l'aridité des productions de Steve Albini et l'intellectualisation pesante de précurseurs comme Slint. Des influences confirmées dès la première charge de noise rock sur le refrain, et c'est à ce moment là que le morceau prend son envol: le mémorable "Whaaaaat could I dooooo?" de Sweeney, rageur et plaintif, convertit un exercice de style ardu et plutôt rebutant en une sorte d'hymne désespéré particulièrement accrocheur malgré le côté expérimental de l'affaire. On peut même parler d'écriture à tiroirs dans la façon dont le groupe se plaît à déstructurer la mélodie dans la deuxième partie de la chanson.

Pour ceux qui ne sont pas allergiques à cette forme de rock "mathématique", assez proche du fameux loud/quiet/loud des Pixies et de Nirvana, "Repeat The Ending" réalise toutes les figures imposées avec un certain brio et pas mal de personnalité, à l'image de cette ultime minute en apesanteur qui est autant une coda qu'une reprise tordue du couplet initial. La boucle est bouclée et la fin est donc, heu, répétée. L'ensemble est plutôt sinistre mais contrairement à beaucoup d'enregistrements de la même époque la chanson n'a pas pris une ride, en partie grâce à son esthétique "albinienne" qui lui donne un côté intemporel. On voit d'ailleurs de plus en plus de groupes américains revenir vers un style similaire sans apporter de changements majeurs en terme de son, et malheureusement sans toujours faire preuve de l'inspiration nécessaire pour composer des titres de ce calibre.  


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